Lorsque j'ai rencontré Pierre, allias Milhaz, aux Utopiales de cette année, il m'a confié avoir quelque fois recours à une stratégie très singulière. Pierre pose parfois un enfant sans jamais en révéler le coeur. Coïncidence, la semaine précédente, Darky et moi-même, nous nous interrogions justement sur l'éventualité d'une telle stratégie. Nous ne l'avions pas encore testée, mais déjà nous sentions un fort potentiel. Ce week-end, Jérôme était à la maison. Au détour de quelques parties de Val, je me suis risqué à employer la stratégie de l'Enfant de Milhaz et je peux dire aujourd'hui ô combien cette stratégie est excellente.
Lorsque l'adversaire voit l'Enfant de Milhaz arriver sur le versant rival, sa première réaction est d'abord de sourire. Dans un premier temps, il se dit que votre enfant est trop faible pour se dévoiler. Mais lorsqu'au détour d'une moquerie, il croise votre propre sourire, il comprend soudain que cet enfant est peut être un piège diablement stratégique. Car, en ne révélant pas le cœur de l'enfant, vous venez de soumettre votre rivale à une double interrogation.
La première interrogation porte sur la valeur de son cœur. Il y a réellement deux solutions a envisager : soit il est très fort (10 ou plus), soit il est très faible (3 ou moins). En fonction de l'une ou l'autre des solutions, il faudra envisager des réponses diamétralement opposées. Le problème ici c'est que, si votre adversaire se trompe de réponse, il commettra une grave erreur et on sait combien une erreur coute cher dans le Val.
S"il croit que l'enfant est faible, il lui faudra
nécessairement prendre le risque de tenter une petite arme sur lui. Or
si, dans ce cas précis, l'enfant s'avère fort, il perdra une action et
un arcane de pique faible. L'Enfant dévoilé deviendra actif à votre prochain
tour. Il aura perdu du temps. Inversement, s'il croit que l'enfant est fort, il devra utiliser ses meilleures armes sur lui. Le problème est que, s'il s'avère très faible, il aura perdu un bon arcane d'arme de sa main (dans le pire des cas) l'action de l'un de ses êtres (dans le meilleurs des cas)... et 5 points de majesté (dans tous les cas). Perdre la seule action de son meilleur Chevalier pour un enfant pitoyable, c'est optimiser votre défense du Diable et vous donner du temps. Or, le temps, comme chacun sait, c'est de la majesté.
Dans les deux cas que nous venons d'étudier, face à un Enfant de Milhaz, votre adversaire s'est trompé. Imaginons maintenant qu'il ne se soit pas trompé. Par chance, ou grâce à sa bonne lecture du jeu, il a utilisé la réponse appropriée. Vous avez seulement perdu une action avec votre enfant (donc quelques points de majesté) en échange d'un risque très couteux pour lui. Dans le cas où vous posez un Enfant de Milhaz, le risque encouru par votre adversaire est beaucoup plus important que le votre. S'il se trompe vous gagnez une qualité. S'il ne se trompe pas vous ne perdez pas grand chose et c'est ce qui rend l'enfant de Milhaz particulièrement exceptionnel.
Voyons maintenant quelle peut être la meilleure stratégie pour répondre à cet enfant diabolique. La plus efficace, à mon sens, consiste à utiliser le pouvoir de ses êtres pour regarder le cœur de l'Enfant de Milhaz. Ainsi, on ne prend aucun risque et même s'il nous fait perdre du temps, l'enfant nous permet au moins de puiser un arcane supplémentaire. L'adversaire pourra toujours éduquer l'enfant pour tromper son monde, mais il me semble que le gros de son pouvoir est ruiné. Je n'ai pas encore fini d'expérimenter toutes les stratégies de réponse. Je ne me risquerai pas encore à de plus amples analyses, mais une chose est sûre, avec son enfant, Milhaz a probablement découvert l'une des pièces maitresses du Val à venir.
J'ai effectivement été très surpris par cette "stratégie", ne pas faire jouer une de ses formations, je n'aurai pas pensé à creuser cette approche au point d'en sortir quelque chose de jouable, chapeau Milhaz.
RépondreSupprimerEn ce qui me concerne cependant, je pense que la meilleure chose à faire face à cet enfant mystérieux, c'est de ne pas s'en préoccuper. ça demande toujours trop d'attention, les enfants. Et gâcher un trèfle pour connaître son coeur, c'est déjà donner raison à votre rivale. Profitez plutôt pour prendre de l'avance et développer votre versant !
La meilleure réponse c'est de ne pas répondre... pourquoi pas... On verra avec Milhaz lui même quand il viendra parler dans les micros.
RépondreSupprimerJe suis aussi d'accords, soit c'est un enfant fort et alors tant mieux qu'il ne l'utilise pas (surtout qu'il n'a aucun moyen, sauf variante, d'avoir un autre enfant en jeu pour augmenter sa majesté rapidement), soit c'est un enfant faible et le détruire est une mauvaise idée (puisque justement il occupe la place d'un gagne majesté gênant)!
RépondreSupprimerA vrai dire, tout va dépendre de ta main de départ (j'enfonce une porte ouverte, là). J'ai déjà été confronté à cette ouverture (j'ai même un pote qui joue d'autres figures de cette façon) ; personnellement, j'ai souvent répliqué avec une figure forte en esprit (je l'oblige ainsi très vite à dévoiler son coeur). C'est pourquoi je conseillerais de répondre par un accompli (épouvantail ou non) ou un fou.
RépondreSupprimerLe fou étant évidemment présent pour dévoiler le coeur et non pour attaquer la majesté.
RépondreSupprimerSi on s'oblige à ne pas faire attention à l'Enfant, on s'oblige finalement à ne plus utiliser le pique en attaque. Tiens Häagenis, puisque tu traines dans le coin apprête-toi à trouver quelque chose dans ta boite mail sous peu. ^^
RépondreSupprimerMouais, ne pas toucher à l'Enfant dépend vraiment des configurations. Si tu ne touches pas à l'Enfant, tu t'obliges à changer ton mode d'attaque, donc si ton adversaire a posé un Enfant chétif avec un 1 en Cœur, il fait une excellente opération !
RépondreSupprimerLa "bonne opération" consisterait à partir sur une stratégie de majesté suite à la pose de cet Enfant mystérieux. S'il est faible, il va lui-même gêner son adversaire, qui va devoir l'éduquer.
@Romaric : très honoré d'avoir un Enfant à mon nom dans le métagame actuel^^